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─ Armure Commune
─ Griffes (arme niveau 1)
─ Quelques plumes d'Aghones aux couleurs de Wyrten accrochées ici et là
─ Divers pigments colorés pour parfaire ses peintures corporelles

Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton cœur. Eux ne mentent pas, lui chuchotait Ashaä de sa voix douce, alors qu'il n'était encore qu'un petit être tout juste bon à s'accrocher à elle. Il ne savait pas encore que cet innocent conseil deviendrait un de ses plus grands principes.

Haki est une personne de peu de mots, qui les pèse, mesure et réfléchi avant chaque intervention. C'est sans doute pourquoi il est souvent écouté avec attention lorsqu'il fait le choix de prendre la parole pour exposer ses propres pensées. Contemplatif et observateur, rien n'échappe au regard aiguisé du Werarn, bien plus perspicace qu'on ne pourrait le croire au premier abord. Cela à pour effet de mettre la plupart de ses compatriotes étrangement mal à l'aise en sa présence, ne sachant que rarement sur quel pied danser avec lui. Cela fait parti de ce qu'il est : il ne montre pas ses sentiments et cache ses pensées sous une expression aussi glaciale que les pics des Montagnes Sui Inuris. Haki n'est pourtant pas un être insensible et loin s'en faut, ni même malhabile avec les autres -il préfère seulement garder pour lui ses opinions, sauf si celles-ci peuvent permettre l'évolution d'une situation.

Contemplatif et solitaire, Haki est connu pour sa grande indépendance : il n'est pas rare de le voir disparaître sans que personne ne puisse mettre un nom sur l'endroit de sa destination, puis revenir après des jours entiers d'errance. Difficile à cerner, il n'est guère proche de qui que ce soit d'autre qu'un tout petit cercle de privilégiés à qui il se montrera loyal jusqu'à la mort, bien que sa fidélité première va aux Skaldes et à leur Yarl estimé.

L'énigmatique Haki n'a pourtant de mystérieux que son comportement : il se considère lui-même comme un être aux désirs simples, acceptant l'impact des événements avec pragmatisme et sang-froid. Il est apprécié du clan pour son attitude fiable (à condition qu'on arrive à mettre la main sur lui) et ses talents notables pour le combat. Il n'est pas rare non plus de le voir aider les plus jeunes à confectionner leurs peintures corporelles, et la collecte de pigments est sans doute ce qui se rapproche le plus d'une activité de détente pour lui.

Quel étrange créature, se dit-on parfois en croisant le regard fantomatique du jeune guerrier. Tout en lui semble donner cette impression éthérée, vacillante, irréelle. Sa peau est aussi pâle que les neiges profondes de Wyrten, accompagnée d'une chevelure argentée à l'éclat étrange. C'est comme si Haki avait été le croquis d'un artiste anonyme, délaissé juste avant l'ajout de quelconques couleurs. Ses yeux d'un gris loup sont perçants, semblent sonder l'air et les esprits. Rien ne semble leur échapper et c'est peut être pour cela que son regard franc, toujours fixé droit sur l'objet de son attention, est si difficile à soutenir.  

Haki n'est pas aussi corpulent que la plupart des Werarn Skaldes, mais compense par son agilité étonnante. Immobile, Haki est semblable à une statue de glace, décoloré mais doté d'un certain charme sauvage et inaccessible. En mouvement, il devient un danseur aux gestes gracieux et mesurés. Véritable anguille, il est difficile à saisir lorsqu'il se décide à entrer au combat, chorégraphe mortel aux griffes qui semblent être le prolongement de ses membres, fatales. Il n'y a rien d'étonnant à ce que son animal totem soit un félin, et tous les Skaldes s'accordent à adhérer à ce jugement après l'avoir vu combattre. Trompant l'ennemi avec une nonchalance feinte, les mouvements du guerrier sont le fruit de gestes mainte fois répétés -les cicatrices qui strient sont corps sont les seules témoins de ses échecs, ancrant dans sa chair les histoires de ses chasses et de ses combats. L'une des plus visibles s'étend en deux lignes distinctes de sa mâchoire gauche jusqu'au milieu de sa joue, balafres sombres sur l’ivoire de sa peau clair, brisant ses traits doux avec la même violence que le souvenir de ces dernières.

D'une démarche aussi silencieuse que celle du Shameni, il n'est pas rare qu'Haki surprenne ses interlocuteurs par sa présence en ne la dévoilant qu'au moment où il le souhaite. S'il n'est pas difficile à repérer lorsqu'on le cherche en raison de ses caractéristiques relativement uniques, il a parfaitement maîtrisé l'art de disparaître et de se faire oublier de ceux qui ignorent sa présence.

Comme pour prouver à tous qu'il n'est pas un spectre de Wyrten, Haki porte souvent dans ses cheveux et sur ses vêtements des plumes colorées, souvent bleus, mais qui ne font que lui donner un air encore plus spectaculaire et complètement irréel.

Toi qui n'a ni famille, ni attaches, ni même un autre nom que celui que susurre le vent du nord à ton oreille, pourquoi es-tu donc si seul ? Fier danseur des glaces sans nul autre public que le silence, exilé d'un ancien clan désormais oublié, que cherches-tu ? Le pouvoir, la reconnaissance ? Tu souffles de désapprobation. Non, tu ne t'intéresses pas à tout cela. Après tout, n'est ce donc pas cruel que de vivre par le pouvoir pour ensuite se faire engloutir de tout son être ? Et tu marches silencieusement le long des montagnes de neige, solitaire, comme tu l'as toujours été. Tu marches doucement, sans te presser, avec comme amies les étoiles qui te guident et t'accompagnent. Tu laisses des traces dans ton sillage, dissipées petit à petit par les flocons virevoltant au gré du vent. Laisser des traces, voilà ce que tu recherches. Laisser des traces dans la mémoire de quelqu'un, car mourir dans la solitude est quelque chose qui t'insupporte. Alors toi, petit homme aux cheveux blanc que personne ne connait ni d'Eve ni d'Adam, tu t'aventures sur des territoires qui te sont inconnus, pleurant en silence les nuits muettes, attendant désespérément une réponse à tes appels dans l'obscurité gelée. Et tu en parcours, des terres, hostiles, mordantes, mortelles.

Alors toi, petit homme aux cheveux blancs, tu continues de marcher, doucement, sans te presser, à ton rythme, déambulant dans ces contrées glaciales, avec tout le poids de ta solitude et de tes cicatrice, cherchant l'acceptation là où il n'y en a pas. Tu en as entendu des histoires, tu en as découvert des choses en foulant la terre de tes pas voyageurs. Et puis, peu à peu, tu lui as fermé la grande porte de ton cœur, la condamnant. Tu pensais mourir ce jour là. Ta vision s'était assombrie à cause de ta marche trop longue, trop fastidieuse, trop vaine. Tu tombes. Et tu meures, à petit feu. Dans la neige qui t'est si familière, qui t'a accompagné toutes ces années. Tu meurs, avec comme seule compagne cette solitude qui t'insupporte tant, sans avoir laissé de trace dans la mémoire de quiconque. Tu vois les flocons tomber doucement, sous tes yeux devenus vitreux. Et tu abandonnes. Après toutes ces années à parcourir ton chemin silencieusement sans ciller. Tu écoutes une dernière fois le chant du vent du nord avant de sombrer lentement dans les abîmes de l'inconscience.

« Reste avec nous, n'abandonne pas maintenant ! »

Tu reviens à toi. De la chaleur, une douce chaleur, tout autour de toi. Et tu les vois, ces êtres soucieux, t'observer. Et tu te fais une promesse, avec les étoiles comme seules témoins. Celle que si tu survivais, jamais tu ne les abandonnerais.

Et ce clan bien trop loin de tes contrées de glace et de silence et de solitude te sauva.
Plus jamais tu ne le quitta.

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